Paul HUET (1803-1869)

Esquisse pour le Val d’Enfer au pied du Sancy, vers 1847
Huile sur panneau
20,5 x 25 cm
Cachet de cire Paul Huet au revers

Vendu au Musée de Reims

Paul Huet manifesta dès l’adolescence des dons de paysagiste, peignant en plein air à Paris et dans ses environs, particulièrement à l’île Seguin, où sa famille séjournait souvent. Deux brefs passages, en 1818 et 1819, dans les ateliers de Guérin et de Gros, le marquèrent moins que la leçon reçue de Watteau et de Fragonard, qui inspirèrent ses premiers essais. Puis l’influence de Géricault l’emporta, et surtout celle des paysagistes anglais. Étroitement lié avec Bonington, Huet peignit aux côtés de celui-ci et il est parfois malaisé de distinguer l’œuvre de chacun. En 1824, enfin, la découverte de Constable détermina l’orientation définitive de Huet, qui assombrit sa palette, et alourdit sa pâte. Huet, l’un des premiers, trouva l’expression romantique du paysage. Soleil se couchant derrière une abbaye (1831, musée de Valence) fut inspiré par un poème de Victor Hugo. Au cours de ses voyages en France et à l’étranger, Huet alla vers les sites rendus mystérieux par de violents contrastes d’ombre et de lumière.

Son tableau intitulé Le Val d’enfer, exposé au salon de 1847 et aujourd’hui conservé au musée de Reims, met en avant la domination d’une nature sauvage sur l’homme, ici représenté par un adolescent qui semble interpeller le spectateur. Les montagnes acérées, le torrent tumultueux, les nuages qui s’accrochent et s’engouffrent dans la vallée, tout ici montre la suprême beauté d’une nature menaçante.

Notre esquisse, de petit format, peinte à la hâte sur un panneau d’acajou non préparé, annonce les principaux éléments de la composition finale. Le personnage n’est suggéré que par trois points de peinture; un blanc pour la tête, un rouge pour l’écharpe, et un noir pour le pantalon.

Ami intime de Delacroix, loué par la critique d’avant-garde, Huet resta méconnu, puis tomba dans un relatif oubli.

 

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