Pascal DAGNAN-BOUVERET (1852-1929)

Portrait de Bernard Wolff, 1901
Pierre noire et pastel sur papier
23,4 x 17,2 cm
Dédicacé, signé et daté en haut à droite :
à Bernard Wolf bien affectueusement Pas Dagnan-B – 1901

Vendu

Originaire de Quincey, près de Vesoul, Pascal Dagnan-Bouveret est le fils d’un tailleur de pierre. À l’âge de six ans, suite à la mort de sa mère et au départ de son père pour le Brésil, il est élevé par ses grands-parents à Melun. Après des études classiques dans le lycée de cette ville, il s’installe à Paris et s’inscrit à l’École des Beaux-Arts dans l’atelier d’Alexandre Cabanel puis dans celui de Jean-Léon Gérôme. À cette époque, il se lie d’une amitié durable avec Gustave Courtois.

Dagnan-Bouveret débute au Salon de 1875 où son Atalante, grande figure féminine, domine le corps d’un homme étendu face contre terre. Le peintre Carl Ernst von Stetten, amant de Gustave Courtois, lui servit de modèle pour cette seconde figure. Pascal Dagnan-Bouveret, qui concourt pour le Prix de Rome (il termine second en 1876), commence parallèlement à recevoir des commandes officielles pour l’Odéon et la Sorbonne. Ses amis lui servent alors souvent de modèles et il n’est pas rare de croiser les visages de Courtois et de Stetten dans ses compositions mythologiques. Il réalise également leurs portraits de manière plus directe. Celui de son ami Courtois qu’il expose au Salon de 1884, celui d’Eugène Burnand en 1892 puis celui de Jules-Alexis Muenier en 1894, tous d’anciens élèves de Jean-Léon Gérôme.  

L’inventaire des œuvres de Dagnan-Bouveret signale pour l’année 1900 le portrait d’un autre de ses amis, le peintre Bernard Wolff né à Eaubonne en 1860. Son père Auguste Wolff était un célèbre pianiste devenu directeur de la maison Pleyel à partir de 1855. À Paris, le jeune artiste fréquente les ateliers de Jules Lefebvre et Gustave Boulanger, mais se revendique comme élève de Gustave Courtois lorsqu’il expose pour la première fois au Salon en 1882. Par la suite, il participe presque chaque année au Salon mais ne rencontre jamais vraiment le succès.

L’année suivant celle de son portrait peint, Pascal Dagnan-Bouveret trace sur le papier une seconde effigie de son ami et la lui dédicace, « À Bernard Wolff bien affectueusement ». Représenté de profil et cadré sous les épaules à la manière des portraits du XVe siècle, le peintre de quarante-et-un ans arbore une élégante barbe finement taillée. Le col de sa chemise, marqué à la craie blanche, émerge de son veston tout juste esquissé de quelques traits de pierre noire. Son visage traité avec délicatesse au pastel sec se détache de la feuille que le peintre a pris soin de préparer à la manière d’un parchemin. L’auteur, par ce choix de technique et de support, accentue la référence aux maîtres anciens et se mesure dans cet exercice aux plus grands artistes de la Renaissance.

Retour en haut