Nicolas Louis André PRÉVOST (1817-1864)

Vue de Besançon depuis le mont Saint-Étienne, 1840
Huile sur panneau
43 x 37 cm
Signé, localisé et daté en bas à gauche N. Prevost/ Besançon 17 juin 1840

Acquisition par la Fondation Custodia

Nicolas Prévost est un peintre genevois né en 1817. Fils d’un négociant, il se forme dans l’atelier de François Diday aux côtés d’Alexandre Calame et se spécialise très tôt dans la peinture de paysage en privilégiant les vues lacustres et alpestres de son pays natal. Au début des années 1840, Nicolas Prévost présente ses œuvres au salon de Genève et décide de s’établir à Besançon où il peint plusieurs vues du Doubs et du Jura. Lorsqu’il expose pour la première fois au Salon de Paris en 1845, Prévost est effectivement domicilié dans le livret au 15, rue Neuve à Besançon, tout en mentionnant une adresse secondaire dans la capitale. Cette année-là, il choisit de présenter deux peintures : la Chute de l’Aar à la Stande (Haut-Oberland bernois) etle Rocher de Gluckels, dit le Philippe-Berg qui est dédié au roi Louis-Philippe. Les deux années suivantes, le peintre présente des sujets inspirés de sa région d’adoption : Une mare ; vue prise au château de Torpes (Doubs) puis La Source de la Loue, vallée d’Ornans (Doubs). 

Installé dans l’une des grottes du mont Saint-Étienne, le peintre domine le Doubs et la vallée de Casamène dans laquelle s’est développée la ville de Besançon. Prévost intègre les contours rocheux de l’entrée de la grotte depuis l’intérieur. Ce choix esthétique offre à sa composition un effet d’encadrement qui évoque certains points de vue peints par Rémond ou Lapito dans la région de Naples. Sous le pinceau de Prévost, la rivière en contrebas s’anime de plusieurs figures : trois femmes qui lavent du linge au pied de la colline de Chaudanne, une barque et ses quatre occupants, deux pêcheurs et quelques promeneurs au loin sur la rive à l’extérieur des remparts de la cité. Le peintre restitue avec la même minutie les effets de roche, la végétation, les maisons détaillées une à une et la découpe des champs dans le lointain jusqu’aux collines. De l’ensemble se dégage une étrange impression de calme associée à un léger sentiment de vertige. 

Après 1847, Nicolas Prévost ne présente plus de tableaux aux salons. Son nom figure pourtant encore aux livrets pour la présentation de pierres peintes imitant l’émail exposées à Genève en 1856. Cependant, les dates portées sur certaines de ses œuvres témoignent de la poursuite de ses activités artistiques jusqu’à peu de temps avant sa mort en 1864, à l’âge précoce de quarante-sept ans.

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