Michel DUMAS (1812-1885)

Fontaine dans la campagne de Rome, vers 1838-1840
Huile sur toile marouflée sur panneau
17,5 x 35,2 cm
Signé en bas à droite Dumas

Vendu

En 1834, Ingres s’apprête à fermer son atelier pour rejoindre Rome où il vient d’accepter le poste de directeur de la Villa Médicis, lorsqu’un jeune artiste lyonnais se présente à la porte de son atelier. Michel Dumas, d’origine très modeste, avait débuté son apprentissage dans l’atelier de Claude Bonnefond, comme les Flandrin. Une fois à Paris, il put retrouver auprès du maître montalbanais une importante communauté de peintres originaires des bords du Rhône. Son séjour chez Ingres ne fut cependant que de très courte durée, ce dernier quittant Paris avant la fin de l’année. Empêché financièrement, Dumas ne peut suivre Ingres et ses amis en Italie et accepte d’assister Orsel et Perrin pour les décors de l’église Notre-Dame-de-Lorette à Paris. Grâce aux gains rapportés par ce travail et par quelques commandes privées, il finit par réunir les fonds nécessaires à son voyage et peut enfin partir pour Rome en 1838. À son arrivée en Italie, il retrouve Paul Flandrin qui peut le guider aux alentours de Rome à la découverte de la campagne. Dumas ne peut s’empêcher, face au motif, de saisir la vue d’une source aperçue près de l’Acquatraversa dans le Latium. Le musée de Beauvais conserve dans ses collections une petite huile de Flandrin représentant une fontaine isolée sur fond de paysage et dont la composition est proche de celle de Dumas. Point de départ pour Les Pénitents de la mort dans la campagne de Rome — œuvre peinte par Flandrin à son retour en France — l’étude esquissée en Italie fait du bassin de pierre le sujet unique de l’œuvre. Chez Dumas, il s’intègre au centre d’un paysage étiré qui, malgré sa taille réduite, est travaillé avec force et finesse. Le choix d’un format panoramique accentue l’allongement du bassin d’où s’écoule un filet d’eau. Ainsi irriguée, la terre aride de la campagne se teinte d’un vert lumineux. Depuis l’Italie, où il reste une quinzaine d’années, Dumas envoie régulièrement des œuvres au Salon, et c’est en 1845 que le public découvre sonacheté par l’État. Le peintre trouve en Italie une reconnaissance qu’il n’avait pas connue en France et développe une passion pour son pays d’adoption qu’il partagera toute sa vie avec son ami Paul Flandrin et son maître Ingres.

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