Marius PERRET (1851-1900)

Le Petit oiseau qui vient chaque matin… , vers 1884
Huile sur toile marouflé sur carton
20 x 31 cm
Signé au revers Marius Perret

Vendu

Marius Perret grandit à Moulins dans l’Allier. À dix-huit ans, il débute des études de médecine puis s’inscrit à l’École des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier d’Alexandre Cabanel. Il exécute à cette époque des dessins d’illustration pour différents éditeurs avant de quitter la France en direction de l’Afrique du Nord. Arrivé en Algérie, il parcourt le désert du Sahara pendant trois années et rencontre le jeune peintre Étienne Dinet. De son voyage il rapporte de nombreuses toiles dont certaines sont exposées et récompensées à l’Exposition universelle de 1889. S’étirant de gauche à droite sur la toile, la carcasse décharnée d’un chameau repose sur le sable du désert. Comme par mimétisme, le squelette de l’animal disparaît lentement en prenant la couleur ocre rose du sol aride. Dans l’angle supérieur droit, le peintre a esquissé la silhouette d’un oiseau (une rubiette de Moussier). Inscrit entre deux traits de crayon formant un rectangle, ce petit bruant du Sahara est accompagné d’une note de voyage aussi poétique que descriptive : Le petit oiseau qui vient chaque matin picorer la carcasse et dont on entend résonner les coups de bec. À la fois biographique et philosophique, cette petite peinture de Marius Perret confronte sans les opposer le grand au petit, la mort à la vie, et l’horreur à la beauté. Cette dualité vécue par le jeune peintre européen face à l’immensité du désert le fascina à tel point qu’il regagna l’Afrique dès la fin de l’année 1890. Il rejoint à ses frais l’expédition du colonel Alfred Dodds au Sénégal. En l’absence de médecin pour accompagner la mission sa formation médicale s’avère d’une grande utilité. Ce nouveau périple lui inspire une œuvre intitulée Le Départ des pirogues pour la pêche à Guet N’dar au Sénégal grâce à laquelle il obtient une médaille au Salon des Champs-Élysées en 1892. L’œuvre acquise par l’État est aujourd’hui conservée au musée d’Orsay. La même année, Marius Perret est nommé peintre de la Marine et des Colonies. Son dernier voyage en 1900 l’éloigne de l’Afrique et le dirige vers l’Asie où il est emporté par la fièvre à son arrivée sur l’île de Java. L’artiste n’a que quarante-huit ans. L’Exposition universelle de 1900, à titre posthume, montra un diorama de Djibouti réalisé d’après ses maquettes et le Salon des peintres orientalistes organisa une rétrospective de son œuvre au Grand Palais en 1902.

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