Louis LAFITTE (1770-1828)

Génie de la Victoire en Égypte, vers 1800
Encre et crayon sur papier
20 x 12.5 cm

Vendu

Élève du graveur Gilles Demarteau et du peintre Jean-Baptiste Regnault, Louis Lafitte obtient le Prix de Rome en 1791. Il est le dernier peintre à être envoyé à Rome sous le règne de Louis XVI. En 1793, il doit fuir la Ville éternelle et l’Académie, du fait du soulèvement italien contre les Français, et se réfugie à Florence où il enseigne pendant deux ans. À son retour, en l’absence de commandes officielles, il se résigne à accepter des travaux décoratifs et produit des vignettes d’illustration. Parallèlement, l’ascension du jeune général Bonaparte ne connaît aucune ombre jusqu’à la fin de la campagne d’Égypte en 1801.

Ce délicat dessin au crayon, relevé d’un subtil jeu de lavis d’encre, évoque cette campagne pour le moins ambiguë. Le motif principal se détache de la feuille à la manière d’un bas-relief antique. Un génie militaire, ailé et casqué, tient dans sa main gauche une lance et une branche d’olivier. De sa main droite, la figure tient un drapé interrompu, qui indique son statut de détail isolé pour une composition plus complexe. À l’arrière-plan, les trois pyramides de Gizeh précisent le sujet de cette allégorie. Ce que l’on peut considérer historiquement comme une défaite militaire de Bonaparte face aux Anglais est présenté à l’époque par les artistes et les gazettes comme une victoire supplémentaire au crédit du futur empereur.

Remarqué par Joséphine de Beauharnais dans les années 1800, Louis Lafitte est chargé avec Charles Percier d’une partie des décors du château de Malmaison. Son oeuvre tout entière glorifia pendant quinze ans l’épopée napoléonienne. À la chute du régime en 1815, l’artiste se mit au service du roi George III, avant de regagner Paris où il travaillera pour les Bourbons, jusqu’à sa mort en 1828.

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