Jules HABERT-DYS (1850-1930)

Fantaisies aquatiques, vers 1885
Aquarelle et encre sur papier
25 x 18 cm (chaque)
Signé en bas à gauche J. Habert-Dys
Bibliographie : Fantaisies Décoratives,  Paris, Librairie de l’Art J. Rouam, 1886-1887, reproduit

Vendu

Jules Habert-Dys est un artiste, peintre, dessinateur et céramiste, précurseur de l’Art nouveau. Né en 1850 à Fresnes, dans le Loir-et-Cher, il grandit dans un milieu modeste avant d’entrer, à l’âge de treize ans, comme apprenti chez un peintre en bâtiment. Après quatre ans d’apprentissage, il intègre l’atelier d’Ulysse Besnard, un céramiste réputé de Blois. À vingt-quatre ans, Jules Habert-Dys arrive à Paris et s’inscrit dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme à l’École des Beaux-Arts. Parallèlement à ses études, le jeune homme trouve un emploi chez un potier et expose pour la première fois au Salon de 1876 deux plaques en barbotine. L’année suivante, il est employé dans la célèbre manufacture de porcelaine de Charles Haviland où il rencontre Félix Bracquemond, Edgar Degas et Eugène Carrière. De cette époque date également sa découverte de l’art japonais qui a une influence immédiate et durable sur son travail. Après avoir quitté l’atelier de Gérôme aux Beaux-Arts, puis son emploi chez Haviland en 1880, Jules Habert-Dys collabore avec la revue L’Art et reçoit le soutien de la baronne de Rothschild qui lui achète plusieurs pièces. 

En 1885, alors que la revue L’Art a cessé de paraître, son éditeur, le libraire Jules Rouam, propose à Habert-Dys la publication d’un recueil de dessins reproduits en couleur d’après ses créations. L’ouvrage, intitulé Fantaisies décoratives, se compose de quarante-huit planches gravées par Charles Gillot et propose plus de deux cents motifs pour servir de modèles à la décoration de faïences, de meubles, de tissus ou de bijoux. Habert-Dys aborde chacune de ces planches comme une œuvre isolée et réalise un ensemble graphique qui annonce l’Art nouveau. L’artiste vient effectivement puiser son inspiration dans la faune et la flore, sur terre, dans les airs et dans les eaux. Il mêle les encres à l’aquarelle qu’il rehausse d’or et d’argent dans une savante alchimie. Si les planches gravées en couleur semblent être déjà une prouesse pour l’époque, la découverte des originaux les font passer pour de pâles interprétations des intentions d’Habert-Dys. Trois de ces originaux, consacrés aux poissons, peuvent en témoigner. Fortement imprégnées par le japonisme, ces trois planches présentées sur une ou plusieurs colonnes, détaillent, avec une grande liberté graphique, différentes espèces sous-marines nageant entre la végétation et les coraux. 

Artiste aujourd’hui méconnu, Jules Habert-Dys s’est principalement illustré dans le domaine des arts décoratifs. Certains de ses projets pour des porcelaines sont conservés au musée national de céramique à Sèvres et le musée Charles VII de Mehun-sur-Yèvre expose une partie de l’un de ses services de table créés pour l’Exposition universelle de 1889. 

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