Jules-Antoine LECOMTE DU NOUŸ (1842-1923)

Profil de femme, vers 1870-80
Pierre noire et craie blanche sur papier beige
27 x 25 cm

Vendu

Ce profil de femme, la main s’enfonçant dans la joue, est dû aux crayons du peintre Jules-Antoine Le­comte du Nouÿ. Né en 1842, il fut successivement l’élève de Charles Gleyre, Émile Signol et enfin Jean- Léon Gérôme dont il assimila le goût académique et une certaine vision anecdotique de l’Orient. Dès 1862, il entreprend plusieurs voyages qui lui permettent de découvrir l’Égypte avec le peintre Félix Clément puis la Grèce, la Turquie et la Roumanie. Il participe pour la première fois au Salon en 1863, alors qu’il n’a que vingt-et-un ans. Ses débuts sont marqués par des choix de sujets académiques inspirés par l’histoire biblique et l’Antiquité. Presque totalement oublié aujourd’hui, son oeuvre sert cependant régulièrement pour illustrer une certaine forme de déviance de l’art académique français du dernier quart du XIXe siècle. Le Songe de l’eunuque, et L’Esclave blanche stigmatisent les fantasmes de la bourgeoisie masculine pendant les débuts de la Troisième République.

La main potelée, désossée de notre modèle, semble tout droit sortie du Bain turc d’Ingres. Certains cri­tiques de son temps ont écrit en parlant de lui: « C’est Ingres faisant du Gérôme ». La technique utilisée dans ce dessin est typique de celle de l’artiste. La pierre noire est ici relevée par des hachures au crayon blanc sur un fond de papier beige. Nous ne sommes pas parvenus à rapprocher cette étude d’une composition achevée du peintre. Nous pouvons cependant la comparer techniquement à une série de dessins préparatoires pour Ramsès dans son harem, une oeuvre réalisée en 1885 et pour laquelle Lecomte du Nouÿ s’inspira des Orien­tales de Victor Hugo. Le musée d’Orsay ainsi que de nombreux musées à travers le monde conservent et exposent les peintures de ce peintre majeur d’un art que l’on qualifiait encore il y a peu de « pompier ».

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