Joseph-Nicolas ROBERT-FLEURY (1797-1890)

Portrait des enfants de Monsieur Vigier, 1830
Huile sur toile
66 x 54 cm
Signé et daté en bas à gauche Robert-Fleury 1830
Exposé au Salon de 1831 sous le numéro 775

Vendu

Au Salon de 1831, le peintre Joseph-Nicolas Robert-Fleury expose un double portrait d’enfants, commandé l’année précédente par Achille Vigier, le père des modèles, maire de Savigny-sur-Orge et futur député du Morbihan. L’homme politique avait épousé la fille du maréchal Davout qui décéda en couches à la naissance de leur fils Joseph en 1821. D’un second mariage naîtra quatre ans plus tard un autre fils, Achille Georges. Sur le portrait peint en 1830, les deux garçons ont respectivement cinq et neuf ans. Vêtu de noir, Joseph, l’aîné, pose sa main sur l’épaule de son demi-frère dans un geste protecteur. Plus jeune, Achille nous regarde tout en jouant avec une perruche dont le plumage vert contraste avec le rouge de son costume. Installés sur une terrasse qui domine un jardin, les deux garçons sont accompagnés d’un chien, symbole de leur fidélité fraternelle. Ancien élève du baron Gros à Paris, l’artiste participe au Salon depuis 1824 et connaît un grand succès en 1827 avec l’exposition du Tasse au monastère de Saint-Onufre à Rome. Peintre d’histoire fortement influencé par la Renaissance et les Vénitiens tels que Titien et Véronèse, Robert-Fleury accepte régulièrement des commandes de portraits. Dans celui des Enfants de monsieur Vigier, la perruche que tient le plus jeune des garçons au bout d’une corde apparaît comme un clin d’œil aux célèbres Noces de Cana. Le traitement du paysage à l’arrière-plan, composé d’un arbre tortueux et d’un ciel noir menaçant d’orage, est marqué par l’influence de la peinture anglaise de John Constable et William Turner. Les deux enfants ne resteront pas des anonymes dans leur siècle. Élève de Gustave Le Gray, Joseph fut l’un des photographes primitifs qui participa à la fondation de la Société française de photographie. Pendant ses études au lycée Henri-IV, il se lie d’amitié avec Henri d’Orléans, duc d’Aumale, et devient un proche de la famille royale dont il laissa d’émouvants témoignages photographiques. Il fut également l’un des promoteurs des courses équestres en France et se consacra à l’élevage de pur-sang au domaine de Chantilly. Son frère Achille Georges devint un important botaniste. Installé à Nice, il épouse la cantatrice Sophie Cruvelli et consacre sa vie à la création d’un jardin exotique dans sa villa niçoise. Dans cet espace, il fut le premier en 1864 à acclimater le phœnix canariensis, célèbre palmier que l’on peut retrouver aujourd’hui sur l’ensemble de la Côte d’Azur.

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