Jean-Léon GÉRÔME (1824-1904)

Après le bain, 1850
Huile sur papier marouflé sur toile
23 x 17 cm
Signé et daté en bas à droite

Vendu

Cette petite esquisse de Jean-Léon Gérôme représente, dans un intérieur antique aux murs rouge étrus­que, une jeune femme à sa toilette, entourée de quatre servantes. Assise au centre, les jambes couvertes d’un drapé, elle se fait coiffer. Une jeune fille aux seins nus lui tend un plateau sur lequel est posée une aiguière. Deux autres s’affairent à l’arrière-plan. Dans cette peinture, Gérôme fait directement référence à deux sujets consacrés de l’histoire de l’art: La toilette de Vénus et la toilette de Psyché. Pour cela, il s’inspire des scènes de toilette que l’on peut voir nombreuses sur les fresques de Pompéi et d’Herculanum.

Dans les années 1840, un certain nombre de publications et de gravures font état de l’avancée des fouilles sur les deux sites du sud de l’Italie. Une génération d’artistes, principalement issus des ateliers de Paul Dela­roche et Charles Gleyre, va tenter une restitution quasi archéologique de cette antiquité retrouvée. Jean-Léon Gérôme, avec ses Jeunes Grecs faisant se battre des coqs exposé au Salon de 1847, apparaît comme le chef de file de cette jeune école. Il est suivi par Gustave Boulanger, Jean-Louis Hamon, Charles Jalabert ou Henri Picou qui se feront une spécialité du genre.

Dans ce tableau, l’ensemble du décor et des objets (épingles à cheveux, table, aiguière) montre une connais­sance approfondie de l’antique. Mais Gérôme, qui a visité l’Italie quelques années plus tôt avec Delaroche, semble vouloir également restituer l’aspect même des fresques pompéiennes. La matière grasse, presque cireuse, de l’huile sur papier, est relevée avec un pinceau fin de traits plus dilués. Techniquement, cette pein­ture est à rapprocher de l’esquisse pour Le Gynécée de 1848, conservée au musée d’Orsay. Le sujet, proche, présente des femmes dénudées dans un décor antique que le spectateur, tel un voyeur, épie dans leur intimité. Il ne semble pas que cette petite huile ait donné lieu à une oeuvre de plus grand format. Ses dimensions et son aspect délicat lui confèrent le statut d’objet précieux qui pouvait tout à fait, en l’état, trouver sa place dans le cabinet d’un amateur averti.

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