Jean Léon GÉRÔME (1824-1904)

Etude pour la Réception du Grand Condé par Louis XIV, vers 1878
Mine de plomb sur papier
27,5 x 17,5 cm
Certifié par Aimé Morot en bas à droite

Vendu

Originaire de Vesoul Jean-Léon Gérôme part très tôt pour Paris où il entre dans l’atelier de Paul Delaroche. Bien qu’ayant échoué à plusieurs reprises au Prix de Rome il part avec son maître en Italie en 1843. L’année de son retour et de son ultime échec pour le Grand Prix, il connait le succès au Salon de 1846 avec son tableau de style néogrec Le combat de coqs. Sa carrière suit à partir de cet instant tous les rouages de l’Académie. Médaillé à plusieurs reprises au Salon il devient professeur à l’école des Beaux-arts en 1864. Célébré pour ses œuvres orientalistes et celles à sujet de reconstitution historique, il présente à l’exposition universelle de 1878 une large sélection de peintures qui couvre l’intégralité de sa carrière jusque là. Parmi elles une œuvre inédite datant de la même année : La Réception du grand Condé à Versailles aujourd’hui exposé au Musée d’Orsay à Paris. Ce tableau lui aurait été inspiré par la découverte d’une gravure représentant l’escalier des ambassadeurs de Le Vau.  Ce sujet lui permettant également, de son propre aveu, de réutiliser les costumes achetés à grand frais pour son tableau L’éminence grise réalisé cinq ans plus tôt.

Notre dessin est l’une des très nombreuses études préparatoires qui, chez Gérôme, précédaient la réalisation d’une toile. La feuille représente le personnage de trois-quarts dos sur la deuxième marche à droite de la composition, vêtu du costume des gardes rapprochés de Louis XIV, les mousquetaires du Roi. Ce dernier, absent de l’esquisse conservée au Museum of Fine Arts de Springfield, n’apparait que dans la version définitive de l’œuvre.

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Lorsqu’il peint ce tableau, Gérôme espère le vendre au duc d’Aumale qui aménage alors le château de Chantilly, ancienne propriété des Condé. La transaction échoue et le tableau est vendu au millionnaire américain William Henry Vanderbilt. Peu à peu oublié en France l’œuvre n’a rejoint que récemment les collections du Musée d’Orsay.

Considéré comme l’un des artistes français les plus célèbres de son temps, Jean-Léon Gérôme occupe une place importante dans l’histoire de la peinture et de la sculpture. Parangon de la peinture académique du Second Empire, il apparait souvent comme le peintre « Pompier » par excellence. Cette image est aujourd’hui relativisée. La récente rétrospective de son œuvre au Musée d’Orsay a permis de redonner toute sa place à ce peintre majeur.

À sa mort en 1904 c’est un autre peintre, son gendre et collaborateur Aimé Morot, qui se charge d’authentifier les feuilles préparatoires laissées sans signature dans son atelier. Notre dessin porte ce paraphe reconnaissable sous les pieds du mousquetaire.

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