Jean Jacques Alfred de LOSTALOT-BACHOUÉ, dit Alfred de LOSTALOT (1837-1909)

Autoportrait, 1890
Aquarelle sur papier 
23 x 19 cm
Signé et daté en bas au centre A. de Lostalot / septembre 1890

Acquisition par la Fondation Custodia

Né en 1837, Alfred de Lostalot étudie les sciences à la faculté de Bordeaux où il obtient son baccalauréat. Au début des années 1860, il vient poursuivre ses études à la faculté de médecine de Paris et dessine en amateur avant de fournir plusieurs modèles aux éditeurs Lebigre-Duquesne qui les font interpréter par la gravure. De cette époque, nous connaissons divers sujets tels que Le Prince impérial, Portrait de Pie IX, Portrait de Hardy, Modèle pour un tableau d’honneur, La Ninette et Polka chinoise. À partir de 1866, il débute une longue collaboration avec le journal L’Illustration. Deux ans plus tard, il obtient son doctorat de médecine en soutenant une thèse sur le traitement pulmonaire de la phtisie et s’engage comme chirurgien-major de la garde nationale pendant la Commune. Parallèlement à ses activités médicales, Alfred de Lostalot collabore à la Gazette des Beaux-Arts à partir de 1875 et crée l’année suivante Les Beaux-Arts illustrés avant de quitter l’armée en 1879. Germanophile, il traduit en 1884 l’ouvrage de Heinrich von Kleist La Cruche cassée dont les illustrations d’Adolph von Menzel l’ont marqué lors de l’Exposition universelle de 1878. Année après année, Lostalot s’impose comme un historien de l’art influent. Ses articles dans la Gazette des Beaux-Arts ou ses livres sur les techniques de la gravure lui permettent de mettre en avant ses théories sur l’art.

Réalisé en septembre 1890, ce rare Autoportrait montre qu’Alfred de Lostalot n’a pas totalement abandonné le crayon et les pinceaux pour la plume. La qualité de cette œuvre, probablement réalisée par un double jeu de miroir, n’a rien à envier aux meilleures aquarelles de Félix Regamey. L’artiste et historien de l’art de cinquante-trois ans se représente les cheveux courts et la barbe grisonnante un crayon à la main. À travers ses lorgnons, il scrute le miroir pour saisir son reflet. Installé dans un canapé au tissu chamarré, Lostalot choisit de cadrer son portrait sous les mains en laissant le reste de la page en réserve. 

En 1894, Lostalot devient directeur de la Gazette des Beaux-Arts puis six ans plus tard membre du jury de l’Exposition universelle de 1900. « Faire comme on voit et comme on peut » : cette devise rédigée quelques semaines avant sa mort en février 1909 dans le livret de l’exposition Poil et Plume exprime parfaitement la vision de l’artiste sur son art et sur les créations de son siècle. Comme auteur, il s’est souvent intéressé au regard du peintre et à sa capacité à reproduire ou à traduire le réel. Sans avoir jamais cessé d’écrire, il s’éteint à Asnières-sur-Seine le 2 mars 1909. 

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