Jean-Baptiste Jacques AUGUSTIN (1759-1832)

Portrait d’une dame de qualité, vers 1810
Huile sur panneau
21,5 x 16 cm

Vendu

Jean-Baptiste Jacques Augustin est né à Saint-Dié-des-Vosges, près de Nancy, où il étudie vraisemblablement auprès de Jean-Baptiste-Charles Claudot, maître qui forma également son futur rival : Jean-Baptiste Isabey. Dans ses écrits, Augustin revendiquait pourtant être autodidacte. Établi dans la capitale à partir de 1781, il commence à peindre des portraits en miniature qui deviennent sa spécialité. Au début de sa carrière, vers 1784-1785, il réalise une petite dizaine de portraits de Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé, dont certains à l’huile. Comme le note Bernd Pappe, « parmi le peu de portraits à l’huile connus aujourd’hui, on trouve un homme en uniforme daté de 1789 [qui] prouve qu’Augustin n’a rien à envier aux professionnels de la technique ». Ses peintures de chevalet, sur toile ou sur panneau, restent cependant très confidentielles. La Révolution terminée, Augustin apparaît avec Isabey comme l’un des miniaturistes les plus prisés de Paris. En 1800, le peintre épouse Pauline du Cruet de Barailhon. Cette brillante alliance lui permet de nouer des liens avec la bonne société et les commandes de l’aristocratie et de la bourgeoisie affluent sous l’Empire puis sous la Restauration. 

Installée sur un fond de paysage à l’italienne, une jeune femme se tient debout au centre de la composition. Vêtue d’une robe blanche attachée sous la poitrine par un ruban rouge, sa tenue est complétée par un ample châle assorti au ruban. Accoudé à un rocher, le modèle tient dans sa main droite un bouquet de fleurs champêtres. Associée quelque temps au nom du peintre François Gérard, cette œuvre a pu être rendue récemment aux pinceaux de Jean-Baptiste Jacques Augustin grâce à son rapprochement avec plusieurs portraits représentant Adélaïde Starot de Saint-Germain. Épouse du comte de Montalivet, ministre, et dame de la cour des deux impératrices, le modèle, né en 1769, était supposé être une fille illégitime de Louis XV. Le plus connu de ces portraits, une miniature de grand format, la montre assise dans un intérieur de style Empire. Un autre est décrit comme une dame « dans un parc, appuyée à une colonne ». Depuis la parution du catalogue raisonné par Bernd Pappe, cette dernière composition nous est connue grâce à une gouache signée d’Augustin réapparue sur le marché à l’occasion d’une vente aux enchères à Drouot. Cette œuvre, jusque-là inédite, correspond en effet à la description du catalogue raisonné. Cette redécouverte a permis, par comparaison, d’attribuer le Portrait d’une dame de qualité. Représenté en pied, dans une posture presque identique bien qu’inversée, l’élégant modèle, contrairement à son auteur, n’a pu être à ce jour identifié.

Sous l’Empire, la faveur que Napoléon accorde à Isabey plonge la carrière d’Augustin dans l’ombre de celle de son rival. Sous la Restauration, il reçoit néanmoins la Légion d’honneur et devient, en 1824, peintre ordinaire du roi Louis XVIII. En 1832, Augustin, touché par l’épidémie de choléra, meurt à l’âge de soixante-douze ans.


J.-B. J. Augustin, Portrait d’Adélaïde Bachasson, comtesse de Montalivet, née Starot de Saint-Germain, vers 1810, gouache sur papier marouflé sur panneau, Paris, collection privée


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