James PRADIER (1790-1852)

L’Immortalité, vers 1850-1852
Mine de plomb sur papier
26 x 17 cm
Signé en bas au centre
Provenance: Collection Jules Salles

Vendu

Pradier

En 1852, James Pradier, célèbre sculpteur né en Suisse mais de racines gardoises, exécute peu de temps avant sa mort une statue destinée au Tombeau d’André Amenlier, un riche notable local. Le monument funé­raire, commandé en juillet 1850, doit être installé dans le cimetière protestant de Nîmes sur des plans dressés par Feuchère. La commande précise que la sculpture doit représenter une figure allégorique de l’Immortalité de l’âme ou de l’Espérance en Dieu. Réalisée en marbre blanc, la jeune femme, drapée à l’antique, lève les yeux vers le ciel. Elle porte une couronne de lauriers et tient dans sa main droite une couronne de pommes de pin. De l’autre main, l’index tendu, elle désigne une Bible qui est posée à ses pieds.

Notre dessin préparatoire à cette sculpture montre la figure de l’Immortalité dans une position très proche de l’oeuvre définitive. Le monument dans lequel elle s’insère est lui par contre assez différent de celui qui sera finalement érigé. Si l’aspect cintré se retrouve dans les deux versions, les motifs décoratifs diffèrent to­talement. Ce dessin provenant d’une collection nîmoise, celle de Jules Salles, portait des marques de plis au format enveloppe, ce qui peut attester de son envoi par l’artiste sur le lieu d’érection. Le monument lui-même n’étant esquissé sur notre dessin qu’à titre de proposition, l’architecte a dû le réaliser selon ses propres plans.

L’artiste ressent une véritable fierté à la réception de cette commande, comme le montre une lettre adressée à son assistant Poggi dès 1850: « L’amour des arts est porté haut et fait honneur à la classe distinguée de la population de Nîmes ; j’en suis fier puisque je suis un petit enfant du département ». L’oeuvre sera livrée à la fin du mois de mai, quelques jours avant la mort du sculpteur, le 4 juin 1852.

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