Jacques François Camille CLÈRE (1825-1919)

Ancien cloître de Santa Maria in campo Marzio à Rome, vers 1855-1860
Aquarelle sur papier
37 x 28,5 cm
Signé en bas à droite C. Clère
Titré en bas Ancien cloître de S. Maria in campo Marzo

Fils d’un ingénieur des mines, Jacques François Camille Clère est né dans une petite ville proche de Valenciennes en 1825. Installé à Paris avec sa famille depuis ses dix ans, le jeune homme s’inscrit à l’École des Beaux-Arts où il entre dans l’atelier de Léon Cogniet. Tout en se préparant pour les différents concours de l’Académie, Clère fait ses débuts au Salon de 1848 en exposant un portrait. L’année 1855 est pour l’artiste celle des premiers succès. Alors qu’il s’apprête à monter en loge pour le Grand Prix de peinture d’histoire, trois de ses toiles les plus ambitieuses à ce jour vont être accrochées sur les cimaises du Salon : La Dernière veille de Cicéron, La Légende de sainte Bonne et Le Christ montrant ses plaies. Après avoir passé soixante-douze jours enfermé dans un atelier de l’École pour travailler sur la toile de son César pendant la tempête sujet du concours, Camille Clère, comme les autres participants, attend avec anxiété la décision du jury. Cette année-là, les membres de l’Académie déçus par les propositions des candidats décident de ne décerner aucun premier prix, mais accordent malgré tout deux seconds Grand Prix à Pierre de Coninck et Camille Clère. Les deux artistes, compagnons d’atelier chez Léon Cogniet, obtiennent le droit de se rendre en Italie pour quatre années d’études. 

À Rome, Clère se lie d’amitié avec d’autres artistes français présents dans la capitale tels qu’Émile Levy, Jules-Élie Delaunay, Edgar Degas ou Gustave Moreau. Ensemble, ils parcourent la ville et noircissent leurs carnets de dessins. Excellent aquarelliste, Camille Clère s’arrête un jour dans la cour de l’église Saint-Grégoire-de-Nazianze. Située face à l’entrée de l’église Santa Maria in campo Marzio, cette petite cour entourée d’arcades est dominée par un clocher de brique datant du XIIe siècle. Une large fontaine occupe le centre du pavement à l’ombre des façades ocrées du bâtiment. Le ciel, largement gouaché, se découpe au-dessus des toitures. 

Le peintre reste à Rome au-delà du séjour imposé par l’Académie et participe le 26 décembre 1861 à la création du groupe des Caldarrosti avec Léon Bonnat, Edmond Lebel et Jules Lefebvre. Cette fraternité d’artistes, dont le nom signifie « châtaignes grillées » en italien, est vite rejointe par d’autres peintres et sculpteurs au fil de leurs arrivées à la Villa Médicis. Carolus-Duran, Jean-Jacques Henner ou Jean-Baptiste Carpeaux partageront la devise « Toujours ardents ». De retour à Paris, les membres de la confrérie organisent chaque année un dîner à la date anniversaire du 26 décembre. Camille Clère poursuit sa carrière en exposant des œuvres longtemps inspirées par l’Italie et publie en 1905 un livre intitulé Causeries, réflexions et souvenirs sur la peinture dans lequel il revient sur son parcours d’artiste.

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