Hippolyte FLANDRIN (1809-1864)

Tête de saint Jean de profil, 1842
Huile sur papier contrecollé sur toile
21,9 x 17,6 cm
Daté en bas à droite 1 Juin 1842

Vendu

Hippolyte Flandrin est l’un des peintres religieux majeurs du XIXe siècle. Originaire de Lyon, il apprend très tôt à dessiner avec son frère aîné Auguste avant d’entrer à l’école des Beaux-Arts de Lyon. En 1829, il se rend à Paris avec son frère Paul pour étudier dans l’atelier du peintre Louis Hersent, avant de rejoindre Ingres dont il devient le plus fidèle disciple. Inscrit à l’École des Beaux-Arts, il concourt pour le Prix de Rome et obtient le premier prix en 1832. L’année suivante, Flandrin rejoint la Villa Médicis pour un séjour de cinq ans. Ses envois de Rome, Le Dante aux enfers en 1835, puis Saint Clair guérissant les aveugles en 1836, montrent l’affirmation de son style tout en témoignant de l’influence de son maître. D’une piété sincère, Flandrin partage avec d’autres peintres lyonnais tels qu’Orsel, Périn, Janmot ou Chenavard un esprit mystique qui guide le choix de ses sujets.

De retour à Paris en 1839, l’artiste décide de se consacrer principalement à la peinture religieuse et reçoit sa première commande importante. Dans le cadre d’une ambitieuse cam- pagne de réhabilitation des édifices religieux parisiens voulue par la monarchie de Juillet, Flandrin est chargé de décorer la chapelle Saint-Jean de l’église Saint-Séverin située au cœur du Quartier latin. Le 23 décembre, dans une lettre à son frère Auguste, il évoque ses difficultés et l’avancement du chantier : «Mes cartons m’occupent beaucoup, ainsi que toutes les études qui en dépendent. Et les peintres, les maçons qu’il faut diriger! Tout cela dans cinq heures de jour environ, et quel jour, bon Dieu!» Le programme se découpe en quatre compositions : La Cène et Saint Jean écrivant l’Apocalypse sur la paroi de droite, et face à elles, Le Martyre de saint Jean l’évangéliste surmonté par La Vocation de saint Jean. Le peintre fait le choix pour cet ensemble de la peinture à la cire, technique propre à évoquer les fresques de la Renaissance. Le chantier une fois terminé en 1841, tout Paris se presse pour découvrir le résultat et tous les visiteurs saluent la qualité de cet ensemble.

Flandrin offre alors à ses amis les plus proches des études préparatoires ou des répétitions de certains détails. C’est probablement le cas d’une figure peinte à l’huile sur papier représentant la tête de saint Jean de profil telle qu’on peut la voir sur la gauche dans La Vocation de saint Jean. Celle-ci, datée du 1er juin 1842, est postérieure à la fin des travaux. Le modèle, un jeune homme, regarde vers la gauche dans un mouvement dynamique ascendant. Il existe une autre version de ce détail isolé offerte par Flandrin à son ami le graveur Édouard Gatteaux et aujourd’hui conservée à l’École des Beaux-Arts.

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