Henri-Léopold LÉVY (1840-1904)

Orphée et Eurydice, vers 1870-1874
Huile sur toile
61 x 42,5 cm

Vendu

Henri-Léopold Lévy, qui fut l’élève de François-Édouard Picot puis d’Alexandre Cabanel, débute au Salon de 1865. En 1869, son Hébreu captif pleurant sur les ruines de Jérusalem est acquis par l’État et trouve sa place au musée de Nancy, ville d’où il est originaire. Le peintre, de formation acadé- mique illustre sujets religieux et mythologiques avec de forts accents symbolistes. Il semble s’intéresser pour la première fois au mythe d’Orphée à la fin des années 1860, comme en atteste une œuvre représentant la mort du mythique poète, conservée aujourd’hui dans les collections du Art Institute of Chicago. Les œuvres de Lévy, dès cette époque, montrent un attrait particulier de l’artiste pour la pénombre et les sujets dramatiques voire lugubres.

En 1874, Lévy expose au Salon son Sarpédon (aujourd’hui au musée d’Orsay). L’œuvre spectaculaire illustre la mort du jeune demi-dieu que vient de tuer Patrocle pendant la guerre de Troie. Accueilli par Zeus, la dépouille de Sarpédon est portée par Hypnos et Thanatos jusqu’à l’Olympe. L’influence du baroque vénitien, sur le modèle de Tiepolo perceptible dans cette peinture, se retrouve également dans son Orphée et Eurydice de composition très similaire. L’œuvre s’organise verticalement sur une diagonale forte, inversée en miroir de celle choisie pour Sarpédon. En bas à droite, Orphée, sa lyre à la main, se tient sur les bords du Styx. Il voit son épouse qui lui est arrachée une deuxième fois, enlevée dans les nuées par le dieu Hermès qu’accompagne un génie aux ailes noires. Au loin, les ténèbres sont déchirées par les flammes de l’Hadès qui ne parviennent pas à éclairer la scène. Les forts empâtements trahissent l’état d’esquisse de cette œuvre qui ne semble pas avoir donné lieu à une œuvre plus aboutie. Première pensée de composition finalement réinvestie pour Sarpédon, ou projet de pendant à ce tableau, Orphée et Eurydice fut probablement peint à la même époque. Une trace, encore visible en périphérie du sujet central, témoigne cependant d’un premier choix de composition à vue ovale.

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