Gustave-Henri de BEAUMONT (1851-1922)

Au cirque, vers 1885-90
Lavis d’encre sur papier
12,5 x 25 cm
Signé en bas à gauche Gve de Beaumont

Vendu

Gustave-Henri de Beaumont est né à Genève en 1851. Jeune homme, il étudie le dessin à l’école des Beaux-Arts de cette ville sous la direction de Barthélemy Menn et se lie avec un autre élève, Ferdinand Hodler. En 1875, Beaumont quitte la Suisse pour compléter sa formation à Paris. Dans l’ate- lier de Jean-Léon Gérôme, il rejoint d’autres artistes suisses comme Eugène Burnand. De retour à Genève, l’État lui commande la décoration du plafond de l’escalier du Grand- Théâtre. Cette œuvre achevée en 1879 lui assure une grande notoriété et de nouvelles demandes, tant publiques que privées. Il se marie en 1887 et retourne s’installer quelque temps à Paris en compagnie de son épouse. Gustave pro te de cette période pour parcourir la ville lumière, ses rues, ses parcs et sort le soir, au théâtre, à l’opéra ou au cirque.

Les cirques attirent les foules et fascinent les peintres à l’image de Toulouse-Lautrec. Durant les années 1880, ces lieux de spectacle populaire se multiplient dans la capitale : l’Hippodrome au pont de l’Alma, le Cirque d’été, tout près des Champs-Elysées, le Nouveau Cirque de Joseph Oller rue Saint-Honoré, ainsi que le cirque Fernando à Mont- martre et le cirque d’Hiver, boulevard des Filles-du-Calvaire. Ce dernier, de forme octogonale, construit sous le Second Empire, accueille des concerts, des spectacles de chevaux, de pantomimes et des clowns.

Perché au sommet des gradins, Gustave de Beaumont assiste à une représentation. Au centre de la scène, les membres d’un orchestre attendent impassibles la n d’un numéro burlesque. Sur la piste, un clown joue avec un cerceau en interpellant le public. Le peintre cadre son image tel un photo- graphe, sur une feuille horizontale. L’angle de vue en plongée coupe volontairement certaines figures dans le public et sur la scène. À gauche, un personnage, probablement un second clown, tient un cercle de toile percée ; plus haut, un écuyer fait faire le tour de la piste à son cheval dont seules les pattes dépassent. Tracés à la plume et ombrés au lavis d’encre, les spectateurs sont élégants. Les hommes portent des hauts- de-forme et les femmes leurs plus belles toilettes. Une petite fille s’est levée et désigne de la main le clown, admirative. Une rangée en dessous, la physionomie d’un spectateur nous interpelle. Visiblement plus petit que la dame qui se tient à sa gauche, l’homme barbu porte des lunettes et un chapeau melon. Sa ressemblance avec le peintre Toulouse-Lautrec, si elle n’est qu’un hasard, reste troublante. Rien n’atteste cependant que les deux artistes, présents à Paris à la même période, aient pu se connaître ou se fréquenter.

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