Ferdinand BOURJOT (1768-après 1838)

Vue de Melun, 1833
Lavis d’encre noire sur papier
21,5 x 36 cm
Signé et daté en bas à gauche F. Bourjot D.N. [d’après nature] / 1833
Annoté au verso Melun

Vendu

Né à Paris sous l’Ancien Régime, Ferdinand Bourjot se forme auprès de Jacques-Louis David pour la peinture, et chez Renard et Leroy pour l’architecture. Sous le Consulat, en 1800, il devient aide-de-camp dans l’armée puis ingénieur-architecte à Gênes. Dès cette époque, il expose au Salon à Paris où il est cité dans les livrets en 1800. En parallèle, il fournira, selon certaines sources, des projets de plans d’architecture pour des bâtiments prestigieux : l’hôtel de la caisse d’escompte de Paris, le grand théâtre de Lyon (1825) et la prison de la quarantaine de Lyon (1826). Sa physionomie nous est aujourd’hui connue grâce au portrait que Jean-Baptiste Mauzaisse réalise en 1812 et qui se trouve aujourd’hui à Dijon au musée Magnin (1). Sa production, exposée au Salon jusqu’en 1838, consiste essentiellement en des plans d’architecture, des paysages et des sujets militaires.

En 1833, Ferdinand Bourjot séjourne à Melun et expose au Salon de Paris une aquarelle intitulée Quartier de cavalerie, à Melun. Lors de ce même voyage, il dessine au lavis cette fois-ci une Vue de Melun, datée de la même année, avec en mire la pointe orientale de l’île. Le peintre se positionne près de la Seine, de façon à appréhender les trois quartiers de la ville : la rive gauche ; l’île Saint-Étienne qui est le quartier plus ancien ; et la rive droite, nommée quartier Saint-Aspais. Par-dessus les bâtiments de la maison centrale de détention, on aperçoit la collégiale Notre-Dame où se trouvait autrefois le célèbre diptyque de Melun (2). À droite de la composition de Bourjot, se dresse l’église paroissiale de Saint-Aspais qui est un édifice de style gothique du XVIe siècle. Les vues de Melun sont assez rares (fig. 1) même si l’emplacement où se place Bourjot semble avoir eu un certain succès comme en témoigne la gravure de Couché et Chamoin d’après un dessin de Bulura qui sera publié en 1835 (fig. 2) (3).

L’artiste a ici placé quelques personnages au premier plan sur la berge. L’eau de la Seine voit se refléter délicatement les bâtiments de la composition. Stylistiquement, cette œuvre est typique de la production de Bourjot. L’artiste aime en effet ponctuer ses paysages de petits personnages et donner une place importance au ciel et aux détails (4). Elle peut être plus spécifiquement rapprochée des feuilles issues d’un carnet de voyage conservé au musée Rolin d’Autun (5) ou de celles du musée Magnin de Dijon (6). 

(1) Fiche en ligne.
(2) Jean Fouquet, Diptyque de Melun, vers 1452-1458, huile sur panneau, 120 x 224 cm, Anvers, Koninklijk Museum voor Schone Kunsten Antwerpen ; Berlin, Gemäldegalerie.
(3) Abel Hugo, France pittoresque et monumentale ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France, Paris, Chez Delloye, 1835, contre p. 148 (en ligne).
(4) Ferdinand Bourjot, Genève, vue du côté du quartier Saint Jean, 1828, plume et encre noire, lavis gris, 18 x 24,5 cm, vente anonyme, Paris, Artcurial, 18 février 2016, n° 76 ; Ferdinand Bourjot, Vienne, Le temple de Livie transformé en église Notre-Dame de la Vie, lavis sur papier, 17 x 22,5 cm, vente anonyme, Lyon, de Baecque, 21 novembre 2016, n° 636.
(5) Voir par exemple : fiche en ligne.
(6) Voir par exemple : fiche en ligne.


Figure 1 Anonyme, Vue à vol d’oiseau de la ville de Melun au XVIe siècle, Melun, musée d’Art et d’Histoire, inv 80

Figure 2 Abel Hugo, France pittoresque et monumentale ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France, Paris, Chez Delloye, Paris 1835, contre p. 148 (en ligne).

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