Félix-Joseph BARRIAS (1822-1907)

Portrait du peintre Eugène-Ernest Hillemacher, 1846
Huile sur toile
30,5 x 24,5 cm
Signé et dédicacé sur la gauche F. BARRIAS à son ami, Localisé et daté à droite 1846 – Rome
Provenance : descendants du modèle

Vendu

Félix Barrias et Eugène-Ernest Hillemacher se rencontrent dans l’atelier du peintre Léon Cogniet au début des années 1840. Forts de cette formation, les deux jeunes artistes participent au concours du Prix de Rome plusieurs années durant. Si Barrias, qui est finalement vainqueur en 1844 sur le sujet de Cincinnatus recevant les députés du Sénat, peut gagner l’Italie aux frais de l’Académie, son ami, moins heureux, doit financer son voyage s’il veut le rejoindre.

En 1845, les deux hommes se retrouvent à Rome. Le séjour dans la Ville éternelle reste pour les artistes de cette époque un passage obligé pour achever une formation académique. Pendant leur résidence dans la Villa Médicis, une tradition voulait que les élèves se portraiturent entre eux. L’institution conserve encore aujourd’hui une importante collection de ces portraits, témoignant du passage des meilleurs artistes de chaque génération. Le portrait d’Hillemacher, qui ne fut jamais pensionnaire, sort bien entendu de ce cadre spécifique, mais s’en approche par son intention. Le modèle de vingt-sept ans, inscrit dans un ovale, prend la pose légèrement de trois quarts en fixant le spectateur. Vêtu d’une veste noire sur une chemise blanche, il porte une cravate nouée autour du cou et arbore déjà la barbe brune qu’il conservera sur un portrait photographique réalisé par Dornac, quarante ans plus tard. L’auteur, Félix Barrias est légèrement plus jeune que son modèle ; il n’a que vingt-trois ans.

Hillemacher ne reste que deux années en Italie et expose au Salon, dès 1847, plusieurs peintures inspirées de son séjour, qui grâce à leurs titres respectifs nous permettent de retracer une partie de son voyage. Un paysan de la campagne de Rome et Une femme d’Albano puis au Salon de 1848, Petits pêcheurs napolitains jouant aux osselets, Porteuses d’eau à Venise et Une boutique d’acquarollo, à Palerme, sont autant d’évocations des villes que le peintre a pu visiter. De son côté, Félix Barrias reste à Rome jusqu’en 1849. Deux ans plus tard, ses Exilés de Tibère rencontrent un immense succès et valent au peintre une médaille de première classe au Salon.

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