Édouard FRÈRE (1819-1886)

Vue du Colisée à travers un arc en ruine, 1876 
Huile sur toile  
33 x 27,5 cm 
Signé en bas à gauche Ed Frère.
Porte sur le châssis en bas à droite une ancienne étiquette 15
Annoté, localisé et daté sur le châssis 695 / Rome ; 76 / 15 
Provenance : collection Maurice Druon (1918-2009) 

Vendu

Édouard Frère est le fils cadet d’un éditeur de musique parisien. Comme son frère aîné, Théodore Frère, il décide de devenir peintre et entre en 1836 dans l’atelier de Paul Delaroche à l’École des Beaux-Arts de Paris. En 1842, âgé de vingt-quatre ans, Édouard fait ses débuts en exposant au Salon une toile intitulée Le Petit paresseux. Si son frère consacre sa vie à l’orientalisme, lui se spécialise rapidement dans la peinture de genre. Habile graveur et lithographe, il va rapidement populariser ses compositions en les faisant diffuser par des éditeurs. Ses œuvres, qui représentent principalement des enfants et les gens humbles des campagnes, sont marquées par une forme de tendresse et déchargées de toutes revendications sociales. Elles connaissent un rapide succès en Angleterre où le peintre séjourne régulièrement. 

Dès 1847, Édouard Frère s’installe avec sa famille à Écouen où il fait construire une villa-atelier qui sera à l’origine de ce que l’on nommera plus tard « l’école d’Écouen ». Né en 1837, son fils Charles Édouard embrasse, comme lui et son frère Théodore, la carrière de peintre. Charles Édouard épouse en 1874 Giulia Robecchi, fille du décorateur de théâtre d’origine italienne Henri Robecchi, qui possède également une maison à Écouen. 

Il semble qu’un an après le mariage de son fils, Édouard Frère décide de l’accompagner visiter l’Italie, pays d’origine de sa belle-fille Giulia. Datée de 1876 et localisée à Rome, une toile témoigne de ce séjour. Comme de nombreux peintres depuis la fin du XVIIIe siècle, Édouard visite les hauts lieux de l’antique cité et ne peut que s’arrêter face à la monumentalité du Colisée. Depuis l’un des vomitoires conduisant aux gradins, le peintre saisit la perspective de l’architecture de pierre et de brique s’ouvrant sur la vaste arène au cœur de la structure. Au centre de la composition, les ruines laissent apparaître sous un arc un ciel clair blanchi par les nuages. Dès cette époque, le lieu attire de nombreux visiteurs que le peintre représente discrètement. Sur la gauche, l’un d’eux, appuyé à un garde-corps, admire les effets du temps qui passe sur les pierres alors que dans le lointain trois minuscules touches de peinture permettent d’évoquer d’autres touristes au pied des gradins opposés. Si les paysages et les vues d’architecture sont rares dans l’œuvre d’Édouard Frère, nous pouvons retrouver dans cette vue du Colisée la même douce lumière que dans ses scènes d’intérieur où femmes et enfants s’affairent à leurs tâches quotidiennes.

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