Didier PETIT de MEURVILLE (1793-1873)

Ciel d’Alicante, vers 1852-1861
Gouache sur papier
15,5 x 31 cm
Provenance : descendants de l’artiste

Vendu

Né à Saint-Domingue, Didier Petit de Meurville est un haut fonctionnaire français et un collectionneur érudit. En 1848, il embrasse une carrière diplomatique et part pour l’Espagne. Là, il devient vice-consul d’Alicante puis consul de France à Saint-Sébastien jusqu’en 1872. Artiste amateur, il produit pendant cette période plusieurs vues du littoral espagnol. S’il pratique l’huile sur papier, propre au travail devant le motif, il semble affectionner plus particulièrement la technique de la gouache à la manière des védutistes napolitains. Son intérêt se porte le plus souvent sur la représentation de la flore locale et les études de paysages. Certaines de ces gouaches, laissées inachevées, permettent de mieux comprendre sa méthode de travail. Après avoir réalisé une étude de ciel en deux tons principaux, l’artiste dessinait de manière détaillée l’ensemble des reliefs, architectures et figures sur une bande laissée en réserve dans la partie inférieure de la feuille.

Une quinzaine de gouaches retrouvées chez les descendants de l’artiste représentent des ciels, sans préoccupation narrative. Ces études, réalisées à titre purement privé, portent quelques fois des mentions qui démontrent une démarche analytique volontaire. Simples plages colorées, aux frontières de l’abstraction, elles sont simplement relevées de quelques lignées blanches évoquant des nuages. Le plus souvent traitées sur des formats réduits, à l’horizontalité appuyée, certaines portent des mentions de lieux, de dates ou d’heures qui permettent de localiser cette série entre Alicante et Saint-Sébastien sur une période s’étalant de 1852 à 1861. Sur cette feuille en particulier, le bas du ciel rougi et l’aplat bleu qui le domine se superposent sans véritable rupture, dans une transition ponctuée par quelques traînées de nuages rosés. Avec le temps, ces gouaches ont pris en séchant l’aspect de fragiles pastels. S’il semble peu probable que Didier Petit de Meurville ait eu connaissance à cette époque des travaux les plus intimes d’Edgar Degas, il reste intéressant de souligner la proximité entre ces ciels et les paysages aux pastels du futur maître des danseuses de l’Opéra. 

En 1994, le musée Basque et de l’histoire de Bayonne a consacré une exposition et un catalogue aux œuvres de Didier Petit de Meurville. Les musées espagnols conservent également de lui quelques paysages réalisés à la gouache ainsi que trois albums d’études de fleurs. Le 12 septembre 2020, la maison de ventes Côte Basque Enchères a dispersé une partie du fonds d’atelier de l’artiste nous permettant de découvrir un nombre important de ses œuvres jusque-là inédites.

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