Charles-Zacharie LANDELLE (1821-1908)

Auguste Mariette devant le temple d’Horus, vers 1875
Huile sur papier
31 x 23,5 cm
Cachet de la signature en bas à droite

Vendu

Originaire de Laval, Landelle fut l’élève de Paul Delaroche aux Beaux-Arts entre 1837 et 1840 et exposa au Salon à partir de 1842, principalement des sujets religieux et historiques. En 1854, il remporte un immense succès avec Le Repos de la Vierge et reçoit peu à peu tous les honneurs dus aux peintres officiels de son temps. Cette reconnaissance le guide vers le Maroc, où il accompagne en 1866 le baron Aymé d’Aquin, ministre de Napoléon III, en mission diplomatique à Fez. Cette première rencontre avec le lointain provoque un profond changement dans l’œuvre du peintre qui dès lors, ne cessera plus de voyager à la découverte de l’Orient. Après le Maroc, il visite l’Algérie, puis enfin l’Égypte en 1875.

À la différence de nombre de peintres orientalistes de son époque, Landelle refuse de choisir entre deux tendances fortement marquées au sein de ce genre. Il s’adonne tout autant à la veine fantasmagorique, d’un orient idéal et rêvé, qu’à celle presque scientifique des peintres voyageurs fascinés par l’architecture et l’ethnographie. Le temple d’Horus à Edfou est situé sur la rive gauche du Nil entre Louxor et Assouan. Construit sous la dynastie des Ptolémée entre le troisième et le premier siècle avant notre ère, il est découvert et dégagé du sable par l’archéologue Auguste Mariette à partir de 1859. Lorsque Landelle arrive en Égypte en 1875, il se rend très naturellement sur ce site où travaillent encore ses compatriotes. S’installant devant le motif, il centre sa composition sur la porte du péristyle à l’intérieur du sanctuaire nouvellement dégagé. Au premier plan, fumant une cigarette sur un lit de repos, un homme à la barbe courte se fait servir le thé par deux jeunes égyptiens. Un détail cependant permet de connaître si ce n’est directement sa fonction tout au moins ses origines. Il s’agit d’un occidental comme le montrent ses chaussures noires à talonnettes.

L’archéologue Auguste Mariette, toujours présent en Egypte en 1875, s’est fait représenter à plusieurs reprises en costume oriental. Son profil et sa barbe semblent en tous points comparables sur les photographies à ceux de cet homme assis. Plus qu’une simple vue d’un temple croisé durant son séjour, le peintre nous offre ici le souvenir d’une amitié, celle avec le célèbre archéologue, qui inspira les décors et costumes d’Aïda, l’opéra égyptien de Verdi pour sa première mise en scène en 1871.

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