Ary RENAN (1857-1900)

Femmes d’Algérie, vers 1891
Lavis d’encre et gouache blanche sur papier
24 x 25,5 cm
Signé en bas à droite

Vendu

Fils de l’historien Ernest Renan et petit-neveu du peintre Ary Scheffer, Cornelis-Ary Renan fut tout à la fois peintre, écrivain et poète. Élève de Jules-Élie Delaunay et de Pierre Puvis de Chavannes aux Beaux-Arts de Paris, il exposa pour la première fois au Salon de 1880. Handicapé physiquement, il consacra toute son énergie à l’écriture et à la création d’œuvres profondément symbolistes. Intime du peintre Gustave Moreau, il partageait avec lui une fascination pour les monstres, nymphes et chimères, inspirés des mythes et légendes de l’Antiquité. Au début des années 1890, il entreprend de nombreux et lointains voyages. Un poème intitulé « Islam », publié à titre posthume dans le recueil Rêves d’artiste en 1901, nous permet de localiser Ary Renan à Tlemcen, une ville du nord de l’Algérie, en 1891. Belle et tragique comme une Colomba perdue dans un village algérien, une jeune femme, les pieds nus, entièrement vêtue de sombre, sort d’une maison aux murs de terre crue. Elle est visiblement inquiète et cherche du regard un point hors de l’image. Deux femmes assises l’ignorent ; un arbre au feuillage clairsemé bouche la vue sur la ruelle, ne laissant apparaître qu’une silhouette dans le lointain. Souvenir fantasmé d’une femme imaginaire ou instant croisé et restitué sur la feuille, ce dessin au lavis d’encre fut probablement réalisé par l’artiste durant son voyage en Algérie. Ary Renan décède en 1900 à l’âge de quarante-trois ans. Il laisse le souvenir d’un peintre-poète raffiné et modeste. Le musée de la Vie romantique à Paris, ancienne résidence des familles Renan et Scheffer, conserve une importante collection de ses dessins.

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