Alexandre MENJAUD (1773-1832)

Jeunes artistes visitant les ruines de Rome, vers 1803-1806
Aquarelle
17 cm de diamètre
Signé du monogramme en bas à gauche AM

Vendu

Formé dans l’atelier de Jean-Baptiste Regnault, Alexandre Menjaud exposa pour la première fois au Salon en 1796. À l’âge de vingt-neuf ans, il remporte le Prix de Rome, un an après Jean-Auguste-Dominique Ingres. Mentionné comme pensionnaire dans les archives de l’Académie de France à Rome entre 1802 et 1806, il ne put intégrer la Villa Médicis qu’après l’achat de cette dernière par Napoléon en 1803. Jusqu’à cette date, la situation des jeunes artistes français dans la Ville éternelle avait été compliquée par les luttes opposant le peuple de Rome et les armées françaises. En 1799, le palais Mancini, ancien siège de l’Académie de France, venait une nouvelle fois d’être pillé par la population, laissant les nouveaux pensionnaires sans lieu d’accueil. Cependant, à l’arrivée de Menjaud, Napoléon Bonaparte est président de l’Italie (République cisalpine) depuis plus d’un an et la ville a su retrouver un calme relatif. Le peintre pouvait donc à loisir découvrir la cité pontificale et ses nombreux sites archéologiques.

Choisissant la forme du tondo pour cette aquarelle, il représente un jeune artiste (peut-être lui-même), carton à dessin sous le bras, accompagné d’un ami qu’il tient par l’épaule. Les deux hommes, en costume Directoire, découvrent le Forum et viennent de s’arrêter pour admirer les trois colonnes restantes du temple des Dioscures. Sur la gauche, les gigantesques voûtes en berceau de la basilique de Maxence et Constantin dominent un ensemble de bâtiments aujourd’hui disparus. Visibles entre deux colonnes du temple en ruine, la façade et le campanile de la basilique di Santa Francesca Romana masquent en partie le Colisée dans le lointain. Au milieu des restes de monuments renversés, un chien profite du soleil, allongé aux pieds des deux visiteurs.

À son retour en France, Alexandre Menjaud se fit une spécialité des tableaux de format modeste. Il connut un certain succès et reçut plusieurs commandes de sujets intimes de la part de la famille impériale. Sous la première Restauration, il exposa principalement des tableaux illustrant la vie des peintres célèbres, dans le style troubadour. Raphaël, découvert à Rome, fut le sujet de l’une de ses œuvres.

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