Alexandre DESGOFFE (1805-1882)

Paysage d’Auvergne près de Boisséjour, vers 1857
Huile sur papier marouflé sur carton
27,8 x 46 cm
Signé en bas à droite Alex Desgoffe

Vendu

En 1857, le peintre Alexandre Desgoffe reçoit la Légion d’honneur et connaît la consécration lors de l’exposition de ses œuvres au Salon. Outre une Vue de la campagne de Rome et Souvenir de Montmorency, deux paysages dans sa manière, le peintre expose trois toiles de grand format. Les fureurs d’Oreste, Le Christ au jardin des oliviers et L’Écueil montrent son désir d’apparaître comme un peintre d’histoire à la suite de son maître et non comme un simple paysagiste. Le succès est au rendez-vous et le peintre peut, toujours en quête de motif, reprendre ses voyages. Dès lors, il quitte Paris en direction du midi et traverse l’Auvergne, une nouvelle fois. Ce paysage à l’huile sur papier doit être mis en rapport avec la Femme assise à l’entrée de Boisséjour peinte en 1857. On peut y retrouver la même chaîne de montagne à l’arrière-plan prise sous un angle de vue presque identique. Les deux œuvres saisies à peu de distance l’une de l’autre montrent les paysages fortement contrastés du puy de Dôme. À la luxuriance des prés bordés d’arbres répond la rigueur d’un panorama de terres asséchées, de pierres et d’herbes brûlées. Ici, aucune femme se reposant à l’ombre d’un massif, mais des figures, hommes et femmes, travaillant sous la chaleur écrasante du soleil d’été. Lorsque Desgoffe redécouvre l’aridité des terres auvergnates, il doit conserver le souvenir nostalgique de la campagne romaine qu’il a quittée depuis presque quinze ans et qu’il projette de retrouver l’année suivante. Durant cet intervalle, le peintre reçoit de nombreuses commandes à titre personnel ou comme collaborateur de son maître. Entre 1843 et 1847, il assiste Ingres pour les décors du château de Dampierre et réalise pour lui le paysage de fond de L’Âge d’or et de L’Âge de Fer. Ces deux œuvres resteront inachevées. En 1849, Henri Labrouste le charge de décorer le vestibule de la bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris puis fera de nouveau appel à lui sur le chantier de la Bibliothèque nationale, rue de Richelieu. Cette commande, la plus prestigieuse qu’ait reçue Desgoffe, concerne plus précisément la salle de lecture en cours de construction. L’ensemble, qui prend les atours d’une basilique byzantine, devait paraître perdu dans les bois, loin des tumultes de la ville moderne. Pour obtenir cet effet, Labrouste demande au peintre de décorer la partie supérieure des six arcs latéraux. Loin de toute recherche narrative, Desgoffe choisit de ne représenter que la cime des arbres visible sur fond de ciel clair à l’ouest et intense à l’est. La Bibliothèque nationale a fait récemment l’acquisition de trois études pour ce projet décoratif d’envergure.

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