Alexandre Denis ABEL DE PUJOL (1785-1861)

Jules César se rendant au Sénat le jour des ides de Mars, 1819
Huile sur toile
23 x 31 cm
Mention au dos sur la toile Abel 1819

Vendu

La nomination de Jules César comme dictateur à vie attisa la colère de certains sénateurs qui craignaient l’instauration d’une monarchie. Le 15 mars de l’an 44 avant J.-C., le jour des ides de Mars, les conjurés attendent César devant la Curie de Pompée. Une fois à l’intérieur, ils se saisissent de lui et le poignardent tour à tour jusqu’à la mort. La victime s’apercevant que Brutus, qu’il considérait comme son fils, fait partie des assassins, prononce la fameuse et légendaire locution latine “Tu quoque, fili !”. En 1818, le duc d’Orléans, futur roi Louis-Philippe, commande au peintre Abel de Pujol un tableau sur ce sujet pour les galeries du Palais Royal.

D’une composition clairement narrative, l’œuvre est conçue dans le plus pur respect de l’enseignement davidien. César, au centre, avance l’air sévère entouré par les conjurés alors que son épouse, avertie en songe du drame à venir, supplie son mari de ne pas entrer. Il existe plusieurs études pour cette commande : un dessin abouti daté de 1818 et une esquisse, conservée au musée de Valenciennes. Cette dernière, proche de celle que nous présentons, montre cependant plusieurs différences comme la présence d’un oiseau dans le ciel. Il existe également une étude de même sujet mais de composition très éloignée qui fait partie du fonds de Valenciennes. L’œuvre définitive fut détruite pendant la révolution de 1848 et n’est plus connue que par la gravure. Il ne semble pas que l’artiste ait considérablement varié la composition entre les différentes études connues et ce que nous pouvons voir sur la gravure. Henri de Latouche dans son recueil Lettres à David, sur le Salon de 1819 décrivit dans un commentaire élogieux la peinture comme “simple, noble et vraisemblable”.

Lauréat du Prix de Rome en 1811, Abel de Pujol reçut de nombreuses commandes pour le Louvre, le château de Fontainebleau, le Palais Bourbon ou la Bourse et apparaît comme l’archétype du peintre officiel sous la Restauration. Le musée de Valenciennes lui a consacré une magnifique exposition rétrospective accompagnée d’un catalogue en 2011.

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