Le Combat, vers 1899
Pastel et mine de plomb sur papier
21 x 36 cm
Cachet de la signature en bas à droite
Louis Anquetin entre en 1882 dans l’atelier de Léon Bonnat. A sa fermeture, l’année suivante, lorsque que son maître est nommé professeur à l’Académie des Beaux-Arts, Anquetin est admis dans l’atelier libre de Fernand Cormon, où il restera quatre années. Il y commence sa formation aux côtés de peintres d’avant-garde qui deviendront ses amis : Vincent van Gogh et Henri de Toulouse-Lautrec. Il rencontre également le jeune Émile Bernard âgé de seize ans et fait la connaissance de Claude Monet en 1885. Anquetin participe à cette époque à plusieurs expositions avec van Gogh, Bernard et Lautrec. Avec Émile Bernard, il se dirige vers le divisionnisme dans les pas de Signac, qu’il rencontre en mars 1887, et il met au point le cloisonnisme. Pendant un voyage en Belgique et en Hollande avec Toulouse-Lautrec, il vit comme une révélation la découverte de l’œuvre de Rubens et de Jordaens. Son travail prend alors un tournant inattendu, et devient plus classique, l’artiste mettant ses pas dans ceux des maîtres du passé. Deux grands panneaux inaugurent cette période. Le premier, L’Aurore, est un rideau de scène pour le théâtre Antoine en 1897. Le second, Le Combat, fut présenté au Salon de 1899 et déclencha une véritable polémique dans la presse. Anquetin avait fait la prouesse de peindre cette œuvre de cinq mètres sur trois, en moins de six semaines, travaillant nuit et jour. Composé de vingt sept personnages de grandeur réelle, le tableau ne laissera personne indifférent.
Notre pastel, avec mise au carreau, est préparatoire à la composition d’ensemble de ce tableau monumental, qui entre en résonance tout autant avec les grands formats de Rubens qu’avec La chasse aux lions de Delacroix. Véritable manifeste d’un retour aux sources de la grande peinture, cette œuvre annonce le travail des grands décorateurs de la période Art Déco. Un dessin similaire est conservé au musée du Louvre.